dimanche 25 avril 2010

Parce que c'est FINI entre nous, Skippy




Vous ai-je dit que j'ai découvert un merveilleux marché italien, à Edmonton ?

Oui ?

Ah...

Bon, et dans ce marché, j'y ai trouvé, entre autres choses, du Nutella. Oh oui. À 5 piasses. Je veux dire : c'est moins cher qu'au Québec. You know what I mean ?

Je pense qu'en voyant ce pot chéri, récipient divin, ce trésor rempli de 56 noisettes grillées et d'un soupçon de cacao, toutes mes cellules nerveuse ont eu un trop plein d'excitation.

Fait que, pour canaliser mon allégresse, j'ai aussi acheté un pot de dulche de leche.

Ok. C'est promis. Je recommence le jogging demain.

Parce que si je pouvais épouser un établissement, je le ferais




Tsé, dans' vie, y'a un phénomène qu'on appelle "coup de foudre".

Ben, moi, je l'ai eu hier après-midi.

Pour une épicerie italienne d'Edmonton.

Remplie de mama colériques, bougonnes, criardes, rigolottes, rieuses, adipeuses, aimantes, attentionnées au choix des ingrédients qu'elles achèteront pour le repas de ce soir, confectionné pour leurs fils et mari adorés.

En entrant, je vous dit, je savais pas où poser les yeux. J'étais légèrement extatique. Et surtout, über-stimulée. Ce qui m'occasionne parfois des troubles de l'attention assez importants.

Fait que je me suis référée à ma raison : pour être certaine de ne rien manquer de cette caverne d'Ali-Baba, ma fille, tu vas éplucher chaque rangée méthodiquement. Sans ne rien manquer. Et tu termineras pas le comptoir à fromages. Ça marche ? 10-4.

Presque une heure trente plus tard, pour une fraction de cenne, je sors avec deux sacs pleins de victuailles pas mal gustativo-excitantes.

Ouin.

Je suis arrivée à la maison avec un pain grugé, 50 grammes d'olives en moins, une bouchée de fromage manquante, un carré de chocolat disparu. Et le coin de la bouche légèrement sali.

Pouvez-vous me croire que ce soir là, je me suis couchée bien ronde de bouffe ? Pouvez-vous me croire que je ne ferai plus jamais mon épicerie ailleurs ? Pouvez-vous me croire que j'ai consulté le code civil pour vérifier si le mariage humain-établissement était réellement interdit ?

Parce que... Jésus-Marie-Joseph !




Ma famille d'accueil nous a invitées à souper, ma coloc Nicolette et moi.

Je vous le dis, ils sont vraiment adorables.

Devinez ce qu'on a mangé ?

Ah ah ! Vous l'avez eu. Du roastbeef. Avec des patates. Du maïs. De la sauce brune. Pis du pain fait maison avec la nouvelle machine à pain de Lynn.

C'était vraiment bon. Quoi qu'assez lourd. Mais là n'est pas le point.

Non, parce que le point, il arrive à peu près 5 minutes avant ça.

Mon père d'accueil, Ed, demande à sa fille, Rachael, de dire les grâces. Genre, la prière d'avant repas.

Elle rougit, et dit non.

Moi, je pensais que c'était une blague, donc je ris un peu. Comme tout le monde autour de la table.

Le hic, c'est qu'on ne riait pas pour les mêmes choses...

Puis, Ed demande à Nicolette de prononcer les grâces.

Elle dit : "Ok" et tout le monde joint ses mains, baisse la tête et écoute.

"Father, we love you and praise you. Thank you for the food we are about to receive. Thank you for the hands that prepared it. Bless this time of fellowship together. In Jesus Name. Amen."


J'ai été sous le choc, réellement. Non pas que je trouve cette pratique de prier avant de manger inutile, juste que... je pensais pas que ça existait encore !

En fait... oui je savais que ça existait encore. Mais jamais j'aurais pensé en être un aussi proche témoin.

Ouin.

Mais le pire, c'est que j'étais tellement sous le choc que j'ai oublié de dire Amen et de faire le signe de croix. Je pense que je me suis faite dévisager. Un peu.

Choc culturel, on disait ?

Parce que des truckers loquaces, c'est pas si facile à trouver




Il était une fois, un topo.

Sur un projet de loi nommée 16.

Qui veut interdire toute forme de distraction au volant. Du cellulaire au maquillage.

Vous voyez le portrait ?

Bon, alors en bonne journaliste, je brainstorm avec mon camérama Brent sur la question : qui cette possible loi affectera-t-elle ?

1- Les automobilistes (c't'évident)
2- Les truckers (.......... mah !! OUI !)

Et ma réflexion s'arrête ici, au mot trucker. Parce qu'on en convient tout les deux : ce serait cool de partie à la chasse au trucker. Les truckers vont certainement être affectés par cette nouvelle loi. Et on veut leurs commentaires.

Brent connaît bien Edmonton. Et de fait, il sait où aller pour trouver des essaims (!) de camioneurs bien loquaces.

Mais bon, je sais pas trop ce qui se passait ce midi-là. Aucun 10-roues au Humpty's. Aucun 10-roues au McDo. Aucun 10-roues à cet endroit dont j'ai oublié le nom mais qui, de l'extérieur, évoquait le : "Bienvenue aux truckers".

Jusqu'à ce qu'on prenne ce tournant, dans le quartier industriel. Là, je vois quatre 10-roues alignés sur le bord de la rue, en file indienne.

Et dans le deuxième camion, je vois cet homme, seul, assis derrière son majestueux volant de deux pieds de diamètre, tous moteurs arrêtés, mangeant son double-cheese bien dégoulinant.

"Wow, Brent ! On l'a ! Y'était temps, je commençais à penser qu'on en trouverait pas."

"Va le voir, je te suis"


Je sors de la camionnette Radio-Canada, je m'habille de mon sourire le plus convaincant, et je lui demande s'il est prêt à nous donner ses commentaires sur le projet de loi 16.

"I-I-I-It-It-It's... w-w-w-we-we-we-well, I-I-I-I-I wou-wou-wou-wou-wou-would rea-rea-rea-rea-really like it, b-b-b-b-b-b-but I d-d-d-d-don't th-th-th-th-th-think it-it-it-it wou-wou-wou-wou-wou-wou-would be good on te-te-te-te-tele-tele-television."


Le pauvre. Il est bègue.

'Stie.





***





Je tiens à préciser que ledit camionneur avait l'air super sympathique. Vraiment. Il semblait réellement désolé de ne pas pouvoir nous donner d'entrevue.

Mais bon, le hasard fait parfois bien les choses.

Cette même journée, pendant cette même chasse, juste après avoir lancé la phrase : "bon, si y'a pas de camionneurs ici, on abandonne", on est tombés sur Donald, un trucker originaire d'Ontario... et qui parlait français.

Que demander de mieux quand on travaille à Radio-Canada Edmonton et qu'on est en constante recherche de francophone ?

Tsé.

Je me répète : le hasard fait bien les choses.

lundi 19 avril 2010

Parce que c't'une affaire de mangeux de barre tendre


Ça s'est passé y'a a peu près une semaine.

Dans ma cuisine.

Avec une boîte de carton entre les mains.

"Lynn. Y'é où votre bac à recyclage ?"

" ... "

"Ben oui, pour mettre ma boîte de carton dedans ?"

"..."

"...?"

"Oh... On a pas ça, ici. T'as juste à le mettre dans la poubelle. "


Je vous dit, j'ai ben failli avoir une crise d'épilepsie. Pis une appendicite. Pis un souffle au coeur. Pis de l'emphysème. Pis une hépatite. Tout ça en même temps. Tellement j'étais surprise.

Je pensais même qu'elle me niaisait.





Pis aujourd'hui, quand j'ai annoncé à Ed (mon père d'accueil) que j'étais allée dans le nord de l'Alberta pour mon reportage, il m'a dit : "Oh ! Avec les Red Necks !"

Ouin. Fait que je me suis dit : c'est drôle comme commentaire, venant de ta bouche.

J'te gage que ces gens du nord, ils pitchent leurs déchets de cuvette par la fenêtre, dans le caniveau ?



Sacrés Albertains.

Parce que j'pense que je fais pitié



Faire des bords de pantalons, c'est poche en tabarouette. Surtout quand t'es du type "botcheux" pis que tu recommences quatre fois.

Jusqu'à ce que ta coloc (qui sait coudre) te prenne en pitié pis vienne t'aider à prendre tes mesures.

(À ma défense, le site sur lequel je me suis fiée était pas ben ben clair)

"*Sigh*"

"Qu'est-ce qu'ya ?"

"Je suis écoeurée. Ça fait trois fois que je recommence mon bord de pantalon parce que la jambe droite est trop courte"

"Avec quoi tu mesurais" ?

"Ben, à l'oeil"

"Ok. Ça te tentais pas de prendre un ruban" ?

"T'es une p'tit vite, toé. Ça paraît que t'étudies en sciences"


(Bon, je paraphrase. Ma coloc parle pas français. Pis elle n'était pas accusatrice quand elle m'a offert son ruban à mesurer. Ni quand elle a pris elle même les mesures, après qu'elle ait remarqué que j'avais pas ben ben de talents manuels.)

Reste que je pense que je fais pitié.




***






Hier, c'était dimanche. Pis ça le dit dans le nom : dimanche = faire des choses dépressives. Comme des bords de pantalon.

Fait que à 4 heures, j'étais en train de refaire pour la quatrième fois l'ourlet de ma jambe droite.

Et là, le téléphone sonne.

"Bi bou / Bi bou/ Bi bou (ma sonnerie est ben fashion) Oui allô ?"

"Salut Cybelle ! C'est Évelyne. Ouin, je lisais ton blogue cet après-midi. C'est bon. Pis, au post sur le beurre de pinottes, je me suis dit "Eille, c'est vrai ! elle est pas payée pendant son stage". Fait que je me suis dit que je l'inviterais à souper. Ça te tente tu de manger de l'orzo ?"

"Ah ah ! En autant que ça soit pas de la pitié... ben oui ! Ça me tente !"


Je savais pas pantoute c'était quoi de l'orzo, mais Évelyne est fine pis j'aime ben ça manger des nouvelles choses.

Fait que j'ai dit oui. J'ai mangé un bon repas. J'ai passé une belle soirée. J'ai écouté un (moyen) bon film. Pis j'ai eu ben du fun.

Reste que... je pense que je fais pitié.

Parce que c'est comme faire un 100 m haies en talons hauts



Bon, le titre de l'article, c'est une métaphore.

Reste que hier, avant de m'endormir, je me suis fait un schéma mental de comment je m'habillerais aujourd'hui. Et que ce matin, j'ai essayé à peu près trois kits différents avant de partir travailler. On s'entend : jusque là, rien de nouveau.

J'ai choisi de mettre mon joli chemisier bleu à manches courtes, avec une ceinture bleue et grise, une veste noire et des pantalons noirs super légers et hyper amples en laine vraiment confortables et très classiques. C'était ben, ben cute.

Jusqu'à temps que je sois affectée à mon sujet de reportage : "Cybelle, tu vas faire un topo sur les effets de la sécheresse hâtive en Alberta", qu'il m'a dit, Martin.

Tout va bien. Le sujet me plaisait, l'angle aussi. Et le fait de faire deux heures de char pour aller sur les lieux d'un feu de forêt encore actif, dans le nord de l'Alberta, c'était un peu comme partir à l'aventure. Pis j'aime ben ça, l'action.

À la sortie de la ville de Whitecourt, on rencontre deux agents du ministère du développement durable des ressources qui nous amènent sur les lieux du feu.

J'ai plein de cendres sur la peau, j'ai plein de fumée dans les yeux, j'ai plein de poussière dans les cheveux...


Pis mes beaux souliers neufs, ben sont rendus couverts de sable. Pis mes beaux pantalons noirs ben amples, sont à moitié salis de sable. Pis mon beau chemisier bleu, il est tout sali de sable. Ma ben belle veste noire, elle est rendue grise de sable.

Je vous dit, j'avais vraiment l'air d'une citadine désaxée. un peu plus pis je demandais une pause pour aller ajuster mon vernis à ongles.

La morale de cette histoire : Toujours avoir des jeans sans son sac à dos.

samedi 17 avril 2010



Une semaine et demie et je maintiens : les Québécois sont pas mal plus cutes que les Albertains.

Et vous vous demandez toujours si j'ai rencontré Chad Kroeger ? Non. Il doit être en train de composer une toune d'amour, ailleurs qu'à Edmonton.

Merci pour la photo, Jérémie.

lundi 12 avril 2010

Parce que j'ai peur quand je vois des gangs



Vendredi passé, juste à la sortie du City Center (où sont les bureaux de Radio-Canada), une gang de jeunes flots a asséné une vingtaine de coups de couteaux dans la poitrine d'un pur inconnu. Comme ça. Pour le fun. Vous me croyez pas, encore ? Lisez l'article de CBC ici

Des fois, quand je vois une gang de jeunes parler fort dans le train, j'ai un peu peur. Surtout s'ils portent des calottes à l'envers. Et des chandails de G-Unit.

Ça fait que je me mets à regarder dehors, par la fenêtre. Pis qu'est-ce que je vois ? Un autre jeune. Celui-là qui fait du skate. Et qui, sans prévenir, rejette par une narine un immense motton de morve qui pogne dans le vent, pis qui trace sa route comme le ferait le jus d'un sac de poubelle qui coule.

Edmonton, t'es belle.

Parce que j'ai failli m'étouffer dans l'ascenseur





Ça y est. J'ai mon courriel radio-canadien. J'ai mon bureau radio-canadien. Mais surtout, j'ai ma carte d'identité radio-canadienne.

Cette clé-carte offre l'accès à plein d'endroits lugubres et inexplorés, dont le parking des voitures de R-C, mais aussi, l'ascenseur pour rejoindre dans les bureaux de la salle de presse.

Ce matin, première journée, j'entre à 9 h 40 dans l'ascenseur. En même temps que deux filles dans la vingtaine. J'apprends pendant le voyage qu'elles sont mes collègues. Ça tombe bien, elles ont l'air hyper dynamiques, super drôle.

Celle de droite est une beauté classique. Sobre, calme, posée, élégante.

Celle de gauche, par contre, semble tout droit sortie d'un cours d'arts plastique à l'UQAM : coupe au carré désinvolte, bandeau brun porté "à la eighties", manteau-hype jaune fluo et surtout, leggings multicolores à en faire verdir les plus grands adeptes d'American Apparel.

Et c'est précisément lorsqu'elle prononce cette phrase que je passe à deux poils de m'étouffer : "C'est moi qui lis le téléjournal, à 18 h".

non.

non.

non.

C'est pas toi, ça ? Pas toi, Jackie Kennedy de l'information aux yeux immobiles et au visage si strict ??

J'y crois pas.






Y'a ben fallu que je m'y fasse ! Vers le milieu de l'après-midi, Rebecca (c'est comme ça elle s'appelle) est devenue Madame Rebecca.

Elle a effectué LA transfo extrême qui fera d'elle une lectrice de nouvelles crédible et respectable. Elle a aplati et gonflé ses cheveux. Elle s'est mis du rouge sur les lèvres et du noir sur les yeux. Elle a enfilé son tailleur mauve et noir de lady... mais rassurez-vous, elle a bien pris soin de conserver ses leggings funky, cachés par le pupitre du chef d'antenne.

Allez jeter un oeil ici

Parce que je vous conseille d'attacher votre ceinture









Passagers, attachez votre ceinture. Voici une mini visite guidée de mon environnement albertain.

Vous y verrez l'arrêt où je descends de l'autobus (remarquez la boîte à journaux, tellement vintage !

Puis, une vue latérale/frontale de la maison de la famille qui m'héberge, à Edmonton.

Ma chambre est au sous sol. Justement, vous remarquerez la déco flamboyante de mon antre sur les deux photos que je vos propose.

Finalement, mon humble cuisine. La litière du chat est dans le coin à gauche... Mais ne vous inquiétez pas, j'ai le droit d'utiliser la cuisine des proprios. Une chance !

dimanche 11 avril 2010

Parce que c'est mon pire cauchemard


Le Nutella coûte huit piasses. En spécial.

Pouvez-vous croire ça ?

Comment je suis sensée survivre, moi ??

"Mange du beurre de pinottes", m'a dit ma mère.

Parce que j'me sens un peu mal...


J'ai beau sembler négative devant les Albertains, faudrait pas généraliser.

Parce que ma famille d'accueil, ce sont de vrais anges. Ils m'ont invitée à souper deux fois (devinez ce qu'on a mangé ?) et ils m'ont même amenée au Marble Slab Creamery (ça vaut le détour), une crèmerie qui ferait en baver les plus prudes. Lynnette, la mère, m'a fait un lift jusqu'à Radio-Canada et s'assure que j'aie deux-trois tasses de café prêtes le matin.

Mais c'est là que le bât blesse. Son café, c'est de l'eau de vaisselle. Genre, elle fait un douze tasse avec la même quantité de café que j'utiliserais pour un quatre tasses.

Le problème, c'est qu'on a développé une genre de complicité de "coffee addict" : on est les deux seules de la maisonnée à en boire.

Justement, je vous donne un exemple. Il y a une dizaine de minutes, elle est venue me souhaiter bonne nuit en me disant, avec un air si dévoué, si maternel : "Tomorrow morning, I'll make sure you'll have enough coffee for your first day at CBC".

Comment réfuter ça ! J'me vois bien lui dire : "Euh, non, laisse faire Lynn. J'ai essayé, j'te jure que j'ai essayé, mais ton café est pas buvable."

Je me sens mal de lui dire que son café n'est pas à mon goût. Tellement que j'agis en cachette... Hier, je me suis acheté une boîte de café, même si Lynn m'a dit de ne pas en acheter, que ça lui faisait plaisir de m'en donner.

Pis ce matin, comme un p'tit rat, j'ai jeté ce qu'elle m'avait laissé du sien pour m'en faire un, goudronneux comme je l'aime. J'étais tellement nerveuse qu'elle me pogne sur le fait ! Ou qu'elle hume l'odeur du nouveau café frais ! Ou qu'elle remarque les deux filtres dans la poubelle !

Oh my my my myyyyyy.

Parce que y'a pas d'aide sociale icitte



Saviez-vous ça, vous, qu'il n'y avait pas d'assistance sociale pour les gens sans emploi de l'Alberta ? Zéro. Niet. Nada. Même qu'un ancien premier ministre a offert des billets d'autobus pour la Colombie-Britanique à tous les sans-emploi, avant d'abolir les prestations d'aide sociale.

Plus j'y pense, pis plus j'me dis... C'est peut-être pour ça qu'à 500 mètres d'où je vis, y'a un cimetière désaffecté de tôle, de cochonneries, de débris, d'anciens commerces ?

C'est peut-être pour ça qu'il y a tant de quêteux dans le downtown?

C'est peut-être pour ça qu'au Churchil Square, y'a un dure-à-cuire à l'air louche qui gave un trisomique de Bailey's, dissimulé dans un thermos?

C'est peut-être pour ça que ça sent le pot à plein nez quand je sors du centre commercial City Centre?

C'est peut-être pour ça que je me demande si les cicatrices dans le visage de ces gens là sont causées par l'acné mal traité ou par le crystal meth ?

C'est peut-être pour ça que c'est devenu la mode de traîner son stock dans des sacs poubelles noirs ?

C'est peut-être pour ça que le monde a tellement l'air pucké ?

Bon, je sais que ces réflexions font très "p'tite fille qui est jamais sortie de la ville". Mais croyez-moi, j'ai eu un vrai choc en observant la faune urbaine.

En passant, j'ai pas encore rencontré de beauté égalant celle de Chad Kroeger.

Parce que j'avais besoin de sortir


C'est O.P. qui m'a donné l'idée de créer ce blog, après que je lui ai raconté mes premières heures en terres albertaines (ici identifiées comme Northern Texas). Tsé, j'ai quand même eu un mini-choc culturel, en arrivant ici.

Ça fait que je vous écris ici d'un Second Cup de la Whyte Avenue, le quartier jeune, branché et yuppie d'Edmonton. Et je viens de manquer mon bus pour retourner à la maison.

En tout cas. Fait que aujourd'hui, j'ai gossé deux heures pour arranger la connexion Internet de ma famille d'accueil (le routeur interférait avec le reste des millions d'appareils sans-fil). Et bon, y'a fallu que je sorte prendre l'air. Avant de virer crac-pot.

Dans le LRT (un genre de train/métro qui va sous terre et sur terre), y'a toujours plein de monde étrange. Comme ce gars qui sentait drôle et qui transportait deux sacs poubelle noirs, remplis d'on-ne-sait-trop-quoi. Ou ce jeune aux cheveux gras, lui aussi muni de quelques sacs poubelle (remplis de jouets quelconques), qui utilisait son cellulaire pour prendre en photo la craque de seins de la fille assise en face de lui. Louche.

La faune urbaine d'Edmonton est assez éclectique, beaucoup moins belle que la montréalaise. Faut dire que je viens d'arriver ici. Et que je suis probablement un peu biaisée.